Avant tout, ce roman traite de sujets délicats. Si vous êtes sensibles, faites attention car il peut y avoir des passages dérangeants. J’ai été très perplexe dès le début du roman, notamment par le choix de l’auteur d’écrire certains dialogues entre les personnages en arabe non traduits. J’ai trouvé l’idée plutôt intéressante afin de nous immerger au cœur de l’histoire. Toutefois, j’aurais préféré bénéficier d’une traduction car j’ai été plusieurs fois perdue, sans pouvoir clairement comprendre les échanges et j’en suis venue à en sauter quelques-uns. Cela n’a pas empêché la perception globale du récit. Rayane Lalichi nous propose ici de faire la connaissance du jeune Adam qui vient d’atteindre sa majorité. Il vit avec sa mère, veuve, au sein de la cité de Fontbarlettes à Valence. Sa vie bascule suite à la découverte d'une arme abandonnée par des hommes en fuite. La France connait de fortes manifestations menées par les gilets jaunes et cette atmosphère déroutante sera un environnement propice au développement de ses troubles psychologiques. Progressivement, on prend conscience des altérations de sa perception de la réalité. La musique qu'il ressent au plus profond de son être va rythmer sa vie. Pas à pas, nous suivons Adam évoluer dans son quotidien totalement déformé, vers un point fort funeste. Je dois dire que j’ai été agréablement surprise par l’intrigue car je ne m’attendais pas du tout à la tournure de l’histoire. Rayane réussi à nous faire percevoir le quotidien de ce quartier sous tensions. Il nous plonge dans une atmosphère pesante et intrigante. Puis, arrive petit à petit, cette distorsion de la réalité perçue par Adam. C’est réellement très habilement amené, en nous entrainant avec lui vers sa crise majeure. Une véritable intrigue psychologique dans un court texte percutant. Ce n’est pas un roman que je qualifierai de facile à lire et il ne m’a pas totalement plu. Cependant, il reste pour moi un récit intéressant à bouquiner, notamment pour la réflexion qu’il apporte sur les troubles psychologiques et la notion que même lorsque nous sommes plongés dans le noir, il existe toujours une part de lumière en nous.