Ce roman nous embarque dans une aventure aussi inattendue que bouleversante : celle d’une valise en carton, modeste et curieuse, devenue héroïne d’un voyage initiatique à travers les paysages écossais. L’auteur réussit le pari d’insuffler à cet objet une vraie personnalité, pleine de rêves, de doutes et d’émotions. L’écriture, à la fois fluide et soignée, nous offre des descriptions saisissantes : montagnes, ruines, nature humide et sauvage… on s’y croirait, jusqu’aux odeurs, au vent sur la peau, à la lumière des Highlands. Le passage où Molly photographie le coucher du soleil sur un champ de fleurs est une scène magique, qui marque un tournant dans la perception de la valisette. Le duo formé avec la vieille valise est touchant et profond. À travers leurs échanges, la valisette découvre les émotions humaines, du plus simple au plus complexe : d’abord la colère, puis la jalousie envers Molly, qu’elle admire mais envie, et enfin la possessivité qu’elle éprouve pour Alex. Ces sentiments, inattendus pour un objet, sont traités avec finesse et rendent son évolution psychologique particulièrement crédible et émouvante. Ce livre est à la fois une fable moderne, un voyage sensoriel et une réflexion sur la façon dont nos émotions nous transforment. Grâce à la richesse des détails et à la justesse des émotions, on voyage autant dans les paysages écossais que dans les profondeurs de l’âme. Une œuvre pleine d’originalité, d’humanité et de beauté. Tenant à m’excuser pour le retard.