Fantasy & Jeune Adulte
1ère de couverture de L'Ombre de la Mort
1 sept. 2025

L'Ombre de la Mort

Informations
Ulule prévu en mars/avril - Résumé : Dans un monde ravagé par la fièvre démoniaque, la survie est une lutte quotidienne. Palmyre, armée d’une dague et déterminée à venger ses parents, parcourt des terres où la mort rôde. Abaka, fils d’apothicaires, cherche les siens, disparus en aidant un village en détresse. Leurs chemins se croisent, face aux soldats impitoyables et aux ravages de la maladie, ils comprennent que seule leur alliance peut leur offrir une chance de survie.
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La chronique de Magali Maréchal
Une fantasy moyen âgeuse qui se cherche encore un peu
Je reste assez dubitative face à ce roman ne comprenant pas très bien à quel public il s'adresse. En effet, la construction de l'intrigue est assez simpliste sur le mode "un chapitre, une aventure". Les dialogues sont un peu dissonants ou maladroits et on sait dès la 39e page comment ça va se terminer si on est un tout petit peu aguerri en lecture. Ce qui me fait penser à une lecture jeunesse. Sauf que le contenu du récit n'est pas approprié à un public jeune tant les morts s'amoncellent au fil des pages et que l'héroïne, peu sympathique, ne semble que savoir trancher des gorges pour régler ses problèmes. Du côté des personnages, au-delà des deux personnages principaux, c'est assez creux car il n'y a pas vraiment de personnage secondaire construit, juste des figurants qui passent à travers un chapitre ou deux, et disparaissent de l'histoire ou meurent, tout simplement. Si les accents moyen-âgeux sont bien présents dès le début, la présence d'anachronismes importants empêche un quelconque ancrage. En effet, on s'imagine des villages moyen-âgeux et paf, voilà un cocktail molotov dans la main d'Abaka (inventé pendant la 2e guerre mondiale le cocktail molotov quand même). Je pense qu'il s'agit plutôt d'une maladresse et non une intention car il ne semble pas y avoir de recherche d'effet d'étonnement. De même le personnage d'Abaka, apothicaire qui récolte des plantes et qui semble soigner à peu près tout avec de l'infusion de camomille, diagnostique... un saturnisme parce qu'il l'a lu dans un livre alors que la première fois qu'on a mis un nom sur ce mal, c'était en 1839 (et que d'ici à ce que ça paraisse dans des bouquins qu'on trouve sur un bateau de commerce... il a du se passer une paire d'années). D'autres détails m'ont chiffonnée m'empêchant clairement de m'immerger totalement. Je vais dire que ce roman est un bon début mais demande d'être encore travaillé avant de pouvoir ravir les adeptes de littérature fantasy. Il y a quelques idées intéressantes à creuser, l'univers doit encore être approfondi; en étoffant les personnages et en choisissant clairement la cible de lecteurs pour s'y adapter sur le fond et/ou la forme, ça pourrait devenir un chouette roman parce qu'on sent l'envie de bien faire de l'autrice derrière tout cela. Et rien que ça, ça mérite d'être encouragé.

⭐ Les notes en détail

Personnages

3/10

Les personnages principaux ne sont pas assez étoffés. Pourquoi Palmyre est-elle devenue si cruelle? Que ressent-elle? Et certains personnages mériteraient d'être plus consistants, d'avoir une réelle place dans l'histoire. Enfin, Palmyre et Abaka sont perçus comme des enfants, alors qu'ils ont 16 et 20 ans, à une époque où franchement on est adulte à cet âge-là. Ce qui fait qu'on se le représente et puis, à chaque fois qu'on entend "les enfants", ça casse l'image mentale qu'on s'en était faite

Atmosphère

6/10

On sent l'atmosphère moyen-âgeuse, on perçoit la différence d'atmosphère entre les villes et les campagnes. Le curseur pourrait être poussé plus loin pour bien ancrer le récit. Et il faut surtout supprimer les anachronismes qui sont autant de moment où le lecteur peut sortir de l'univers du bouquin.

Style d'écriture

7/10

Le style est sympa et l'ensemble se lit de manière très fluide. Je pense que les dialogues méritent d'être retravaillés. Certains sonnent faux et d'autres sont un peu bancals.

Intrigue

6/10

La construction en chapitre qui contienne chacun une "aventure" devient monotone à la longue. Le "suspense" supposé être induit par la présence de l'homme énigmatique n'en est pas vraiment un car on comprend très vite ce qu'il en est. Il y a moyen de conserver une vraie part de mystère tout au long du récit. L'intrigue a un réel potentiel qui peut se révéler en revoyant la construction de l'histoire et en étoffant certains moments clé

Immersion

4/10

Ce n'était pas difficile de s'immerger très vite mais il y a malheureusement plusieurs moments où on revient les pieds sur terre (les anachronismes dont j'ai déjà parlé, les dialogues qui font un peu artificiels et où on se dit "mais ils ne diraient pas ça comme ça", le meurtre du futur père de famille dans l'officine d'apothicaire sans que ça ne fasse sourciller personne, l'abandon des enfants vendus comme une "anecdote" des pérégrinations des personnages,...)

Cohérence

5/10

J'ai vraiment eu un problème de cohérence entre l'âge annoncé des personnages principaux et la manière dont ils sont perçus par les gens qu'ils rencontrent. J'ai aussi eu un peu de mal à m'y retrouver dans la durée des événements (un jour, une semaine, un mois?)

Plaisir

5/10

La lecture était plaisante en soi mais pour moi, des personnages attachants avec lesquels je peux entrer en empathie ou que je peux aimer ou détester franchement, c'est primordial. Et ici, je n'ai rien ressenti de tout cela, je n'ai pas toujours compris leur comportement, je n'ai pas eu peur pour eux et finalement ils ne m'ont pas paru très sympathiques et m'ont laissée un peu indifférente à leur sort. Je pense que le fil est dans vos mains, il faut les peaufiner

Note finale

2.50
Publié le 10 mars 2025

Évaluation de la chronique par l'auteur

👍 Positif