L’idée d’un monde où les grossesses sont interdites et où un magasin de bébés existe m’a intriguée. La productivité est travail est devenue tellement importante que tomber enceinte équivaut à perdre son travail. J’ai apprécié le travail de fond sur les personnages principaux. Sandra s’ennuie, son chien est vieux et n’a pour elle plus aucun intérêt, elle n’a rien à poster sur les réseaux, elle rêve de faire le buzz. Un panneau publicitaire du magasin 4 Babies la conforte dans l’idée qu’il lui faut un bébé dont elle pourrait s’occuper et qu’elle pourrait mettre en avant sur les réseaux. Julien est plus terre à terre, il cède à la demande de Sandra plus par curiosité (déformation professionnelle) et voit en cette demande l’occasion d’enquêter discrètement sur cette boîte qui cartonne avec ses bébés fabriqués en laboratoire. Les bébés sont commandés sur catalogue et les parents peuvent choisir toutes les caractéristiques physiques, astrologiques ainsi que leur personnalité. L’enfant est devenu un produit qu’on peut personnaliser, il y a même un retour possible si les parents ne sont pas satisfaits. Cette nouvelle d’une trentaine de pages exploite complètement le côté égoïste et sur consommateur de notre société. Les questions d’éthique ici n’existent plus, les entreprises contrôlent la vie personnelle de leurs employés et les parents ont main mise sur leurs enfants. Quid du devenir des enfants retournés au SAV ? Se pose la question des droits de l’enfant. Comment se transforment ces droits une fois adultes ? Sont-ils considérés comme de vraies personnes ? Je pense que l’univers mérite d’être exploité, j’aimerai bien lire une suite, du point de vue d’un enfant ou de 4 Babies. Merci à l’autrice de m’avoir permis de découvrir cet univers, une note à la fin de la nouvelle nous pousse plus profondément dans nos réflexions, c’était une jolie découverte.