Tout d'abord merci à l'autrice pour sa confiance ! Surtout que j'ai réellement passé un très bon moment de lecture. Les mots ne me viennent pas. J'ai beaucoup de mal à exprimer mon ressenti sur ce livre, cette histoire, ces personnages. Ce que je peux vous dire avec certitude, c'est que je suis extrêmement heureuse de l'avoir découvert car j'ai passé un excellent moment ! J'ai adoré la plume de l'autrice qui a un côté poétique très agréable, très fluide. L'autrice aborde très subtilement des sujets très importants : le racisme, la religion, la colonisation (en effet l'histoire se déroule en Algérie occupée), la condition des femmes (avec le sexisme) et la difficulté de leur émancipation. On est immergé dans la culture algérienne (de cette époque du moins) avec toutes ses croyances et la présence presque constante de ce soleil si chaud. On suit Zohra, une jeune fille née frêle, aux yeux vairons et sans pousser un cri. Sa mère, de nature orgueilleuse, se croit alors maudite. La petite, au contraire de ses soeurs, refuse de travailler la terre et n'aide donc pas sa famille. Jusqu'à ce qu'elle rencontre une guérisseuse qui va littéralement lui changer la vie. L'autrice nous dépeint des personnages attachants, intéressants à suivre. Ils sont tous très différents les uns des autres, très vrais. En peu de pages, on comprend leurs idées, leurs buts. On comprend leurs désirs et leurs craintes. On les voit évoluer, grandir, s'adapter à leur nouvelle situation. Il ne faut cependant pas s'attendre à un récit d'actions. On est sur un rythme beaucoup plus lent avec une intrigue qui repose principalement sur l'évolution de Zohra, cette jeune fille qui s'avère avoir un certain talent. Mais on se laisse tellement embarqué par les personnages, l'ambiance et la plume de l'autrice qu'on ne voit absolument pas passer les presque 200 pages de ce roman. C'est un roman assez différent de ce que je peux lire habituellement. Mais c'est un roman que je relirai avec grand plaisir ! Pour replonger en Algérie, pour retrouver Zohra et ses silences.