Merci beaucoup à Benjamin de m’avoir proposé son livre ! Sur l’Olympe, un complot se prépare. Outrée par une énième infidélité de Zeus, Héra, sa femme, a convoqué toutes les victimes des pulsions amoureuses des divinités masculines. L’heure est à la vengeance, une vengeance dont le bras armé ne sera autre que Perséphone. Car la déesse du printemps a elle aussi été enlevée par un dieu…Hadès, Seigneur des Enfers. Mais le maître des Morts est-il le monstre que son titre laisse supposer ? Car le Dieu au cœur inerte pourrait se révéler bien différent, bien plus sensible et bien plus respectueux des femmes que l’arrogant Maître du Ciel et les autres dieux de l’Olympe…Et la relation, authentique et intime, qui naît bientôt entre lui et la toute nouvelle reine des Enfers donnera à cette dernière la clé pour mener à bien la révolution des déesses. Autant le dire tout de suite, j’ai été VRAIMENT impressionnée par les connaissances mythologiques mobilisées au cours du récit. On voit bien le colossal travail de recherche et de documentation sur lequel repose ce roman. Les passionnés de mythologie gréco-romaine trouveront leur bonheur dans ce premier volume ! Et les fans de romance aussi…car la relation qui entre Hadès et Perséphone est vraiment complexe, loin des conceptions déjà vues et revues de l’amour. De même, cette réécriture de l’histoire du duo divin se démarque des autres : non seulement par la justesse des notions et références mythologiques, mais par la mise en scène de deux protagonistes atypiques. Un Hadès maître mais émotionnellement vulnérable, et une prisonnière forte tête qui accepte son sort, tout en jaugeant cet amant imposé avec un mélange de méfiance et d’intérêt, ça donne une histoire troublante, intense et captivante ! Et surtout, cette relation s’inscrit dans une intrigue plus large, on est donc pas dans la simple romance, et j’ai trouvé très intéressante cette façon de s’approprier cette célèbre histoire d’amour ! Certains aspects du récit peuvent en dérouter certains. Je pense notamment à l’attitude et au langage des personnages. Il a un effet de décalage entre des apostrophes et les déclamations solennelles, et des déesses qui fument et lâchent des jurons. Mais personnellement, ça ne m’a pas déplu, je trouve ça original ! De même, ne vous attendez pas à des combats épiques à chaque page. Même s’il y a des séquences d’action, elles sont minoritaires par rapport à celles narratives et de dialogues, autrement dit « de pause ». Et je trouve que cela correspond assez bien au style homérique adapté au thème du récit ! L’intrigue, riche, est très développée, et cette lenteur narrative peut lasser certains lecteurs, mais moi, je vois ça comme un atout majeur qui apporte beaucoup de suspens ! En revanche, là où j’ai à redire, c’est le manque de transitions lors des changements de narrateur et de points de vue. Au vu de la complexité de la mythologie gréco-romaine et de la multiplicité des noms, personnages et lieux, cela rend confuse la lecture à certains moments. Le personnage de Perséphone m’interpelle également. Par rapport à Hadès, elle est assez peu approfondie psychologiquement, et ses actions et changements d’avis brutaux sont parfois difficilement explicables. Mais ce sont de détails qui n’enlèvent rien au plaisir que j’ai pris à la lecture, et félicite Benjamin pour son travail !