Les personnages sont nombreux. Les personnages secondaires apportent une vie et un réalisme certains au roman. Les personnages principaux, une dizaine, sont totalement nécessaires, bien décrits aussi bien physiquement que dans leur psychologie. Très différents, ils se révèlent rapidement indispensables et complémentaires. Chacun apporte sa pierre à l'édifice

l'autrice parvient à nous immerger dans tous les décors de son roman tant le travail de recherche est grand. On se ballade dans les rues d'Amsterdam, on vit avec les personnages sur les bateaux pendant la traversée. Bien évidemment cela n'a rien d'une agréable croisière et la dureté des conditions est très bien rendue. Le réalisme est frappant, tout comme il l'est lors des descriptions des aborigènes, de leur mode de vie, leurs coutumes, leurs croyances et leurs traditions.

L'un des points forts de ce roman est l'écriture d'excellent niveau. la richesse des descriptions, la finesse des personnages, on se les représente sans mal. Rien n'est laissé au hasard, ni sur le bateau, ni dans les haltes, ni enfin lors de la rencontre entre ces deux peuples que tout oppose. Il n'y a ni abus, ni exagération, le style est délicat quand il le faut, incisif quand il le faut et conduit sans aucun doute à la réflexion. La double narration jusqu'à la rencontre cadre aussi le récit.

L'intrigue est parfaitement organisée. Les croisements entre les personnages très fluides et intelligemment amenés. On va de surprise en surprise, surtout pour Wouter/Niyky. La narration double jusqu'à l'arrivée en terre aborigène est clairement organisée, nous permettant de suivre cette double intrigue, semée d'embuches et de rebondissements, aussi bien pour les marins que pour les aborigènes. l'histoire est très riche mais très logique.

l'immersion est totale tant la qualité descriptive est grande. A chaque étape de l'histoire, on parvient à se plonger dans le cadre de vie des personnages. On réalise la dureté de la vie des marins à cette époque, aussi bien entre eux, que pour les conditions dans lesquelles ils voyageaient, toujours animés par un espoir de vie meilleure. La narration de la vie des aborigènes est aussi très bien réalisée et nous permet de découvrir leur mode de vie, jusqu'à la rencontre et à ses conséquences.

La cohérence est également l'un des points forts de ce roman, tant les événements se succèdent avec logique et naturel. Les rebondissements s'inscrivent intelligemment dans le récit, tout jusqu'à la fin est minutieusement orchestré et nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne. On vit la traversée en bateau, puis on ressent combien l'arrivée est pénible pour tous, malgré les espoirs. Les conséquences dramatiques du choc entre ces deux mondes évoluent crescendo jusqu'à la fin.

Un très grand plaisir d'avoir découvert ce roman et je remercie l'autrice pour sa gentillesse et sa confiance. Ne connaissant que peu la culture aborigène, c'est donc avec joie et intérêt que j'ai lu ce livre. Il faut bien avoir conscience de l'immense travail de recherche sur deux plans réalisé par l'autrice, qui allie à la fois romance et faits réels et vérifiés. le message derrière est tout aussi fort et nous laisse avec beaucoup de réflexion sur notre acceptation de la différence