Merci à Rachel de m'avoir ouvert son univers privé et surtout de m'avoir fait confiance pour son premier roman! "Une vie un peu bancale", ce n'est autre que l'histoire de l'auteure elle-même. Dans ce premier tome, elle y dépeint ses premières années, de sa naissance au tournant de la fin de l'adolescence. Mais son autobiographie ne se résume pas à elle seule. Au travers de sa vie, le lecteur fait connaissance avec tout un univers:sa famille, ses amis, sa campagne auvergnate natale, ses passions, ses habitudes, ses modèles... Ses souvenirs deviennent alors le théâtre de thèmes profonds qui nous touchent à différents degrés: les relations familiales, l'amitié, la vie à la campagne, mais également d'autres plus sombres que sont la mort, la maladie, l'identité, les conflits familiaux, l'injustice du monde du travail et du système économique, l'image que l'on renvoie en société...thèmes qui vont profondément marquer l'auteure et l'amener par étapes à ce passage si compliqué mais inévitable: ce moment où l'on quitte l'innocence de l'enfance pour affronter la dure réalité de la vie d'adulte. Son histoire, c'est celle de la construction identitaire que nous traversons tous. A mi-chemin entre Marcel Pagnol et Annie Ernaux, Rachel nous ouvre la porte de son univers privé, au travers de réflexions personnelles et d'une écriture simple et intime. Le premier tome de ce roman autobiographique, parsemé de poèmes, nous offre une parenthèse de douceur, nous autorisant, un temps à nous replonger dans l'enfance. Et pour beaucoup, ce sera la même que l'autrice, car l'histoire de sa vie, c'est l'histoire d'une génération qui se reconnaîtra dans les références culturelles. Bien que je ne sois pas une adepte des lectures autobiographiques, j'ai personnellement apprécié ce premier volume. Et pour cause : fille de la campagne, immigrée auvergnate, je me suis beaucoup reconnue en la personne de Rachel : une jeune fille peu sûre d'elle et rêveuse, avec de fortes valeurs familiales, qui aime travailler et lire, et qui se pose beaucoup de questions existentielles. Et surtout, j'ai grandi avec les mêmes passions et références, des premiers films Disney au chocolat Banania!De plus, le livre est bien écrit et on est assez bien pris dans l'atmosphère à la fois douce et trouble de l'enfance de Rachel. Un point qui m'a un peu déplut est le début où nous sont partagées ses convictions et réflexions autour de l'astrologie et du hasard. N'y croyant pas spécialement, cette partie ne m'a pas vraiment parlée. Par ailleurs, certains épisodes sont parfois un peu longs, mais cela fait partie de l'écriture autobiographique, aussi je ne considère pas cela comme un aspect négatif. Entre nostalgie de l'enfance, remise en question identitaire et regard critique sur la société, ce premier roman est l'histoire du parcours de tous. Et je tiens à souligner que livrer son intimité au regard du lecteur, surtout pour un premier roman, est un exercice difficile, que Rachel a relevé avec succès. Je la félicite et l'encourage à poursuivre dans cette voie. Et je vous invite, vous, à découvrir son univers et redécouvrir votre enfance!